Symbole et miroir de l'histoire de l'Indochine, l'hôtel Continental fut le point d'ancrage de tous les aventuriers, les rêveurs et les ambitieux. Son salon, sa terrasse bruissaient des intrigues et des illusions tissées par ces hommes qui ont cédé aux charmes de l'Extrême-Orient, ses promesses de fortune, le parfum du pastis et des tamaris, la fumée brune de l'opium puis celle des canons. À travers l'histoire de la famille Franchini - un père corse propriétaire du fameux hôtel et une mère vietnamienne - c'est tout le Saigon des années 1930 à 1970 qui ressurgit : la vie quotidienne des Vietnamiens, la tragédie du métissage, le crépuscule du "règne des Blancs", la prospérité et les désillusions, la corruption et le sang. Poste d'observation des personnalités militaires et politiques, journalistes, écrivains et cinéastes, le Continental est un lieu d'envoûtement par laquelle sont passés Segalen, Dorgelès, Malraux, Mayréna, Bodard, Graham Greene, Schoendoerffer, Jacques Laurent, Jean Lartéguy, Raoul Coutard ou encore Jacques Chancel.